Face à une victime en état d’arrêt cardiaque, trop peu de français savent aujourd’hui comment réagir et quels sont les gestes de premiers secours à connaître qui peuvent sauver la vie de la victime. Seulement 40 % d’entre eux savent que la seule attitude à avoir devant ce type d’accident se résume en trois mots : alerter, masser et défibriller.
La route fait moins de victimes que les arrêts cardiaques
En 2018, 3 259 personnes ont perdu la vie sur les routes de France, selon les estimations provisoires de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR). Les victimes de mort subite sont, quant à elles, près de 46 000, soit plus de 10 fois plus…
Il devient donc nécessaire de chercher des solutions devant l’importance du fléau que représentent les arrêts cardiaques dans la population française vieillissante.
La formation aux premiers secours
La plupart des grandes entreprises françaises, en particulier celles où des risques avérés sont rencontrés par leurs salariés, ont déjà mis en place des campagnes de formation de « secourisme du travail ».
Mais les collectivités locales ont également pris les devants en proposant une offre de formation aux premiers secours, ainsi que l’éducation nationale qui forme également les collégiens et lycéens aux gestes de base.
Comment reconnaître qu’une personne fait un arrêt cardiaque ?
Les symptômes à observer sont multiples :
• La personne est inconsciente et n’émet aucun son ;
• Elle ne réagit à aucune sollicitation : parlez-lui et demandez-lui de serrer votre main ;
• Ell720.jpge ne respire plus : penchez-vous au-dessus de sa bouche pour vérifier si un souffle d’air s’en échappe ou non.
La première chose à faire est alors l’alerte. Si vous avez des témoins autour de vous, demandez-leur de passer l’alerte, en leur expliquant avec calme comment procéder, vous pourrez ainsi démarrer le massage.
L’alerte s’effectue en téléphonant au 112, numéro européen d’urgence. Il faut donner son nom, expliquer clairement la situation et donner l’adresse précise du lieu pour que les secours arrivent au plus vite.
Le massage cardiaque sauve des vies…
Gardez à l’esprit qu’au-delà de 3 minutes sans massage cardiaque, les lésions cérébrales sont irréversibles. Quand vous démarrez le massage cardiaque, il ne faudra plus vous arrêter tant que les secours n’auront pas pris le relais. Donc mettez votre téléphone sur haut-parleur pour conserver le lien avec les secours.
Le massage, appelé réanimation cardio-pulmonaire par les secouristes, s’effectue avec la victime allongée sur le dos, torse nu, tête légèrement basculée vers l’arrière pour dégager les voies respiratoires. Les spécialistes recommandent d’alterner 2 insufflations en bouche à bouche (une main bouche les narines et on vérifie avec l’autre que les poumons se gonflent) et 30 compressions thoraciques.
Positionnez-vous perpendiculairement à la victime, vos deux mains l’une sur l’autre, au-dessus du thorax, entre les mamelons, bras tendus. Appuyez franchement, sur 4 à 5 cm, tant pis pour les côtes cassées. Il faut faire circuler le sang artificiellement jusqu’aux organes vitaux. Le rythme à adopter, et ce n’est pas une plaisanterie, est celui du titre « Staying alive » des Bee Gees.
Le défibrillateur, un appareil ingénieux
Les décrets du 19 décembre 2018 précisent que les établissements pouvant recevoir plus de 300 personnes doivent s’équiper d’un défibrillateur à partir du 1er janvier 2020. Alors quel défibrillateur choisir ? Une seule réponse : un DAE (défibrillateur entièrement automatisé), utilisable par tous.
Il est muni d’un guide vocal qui explique comment positionner les électrodes précisément sur la poitrine, il suffit de respecter ses consignes. Le défibrillateur analyse l’activité cardiaque existante, et envoie des chocs électriques au cœur après avoir calculé la puissance selon la corpulence de la victime.