Que dit la loi ?
La dyslexie est reconnue comme trouble des apprentissages, et au regard de la loi, elle entre dans le champ des troubles cognitifs. A ce titre, la loi du 11 février 2005 crée un lieu unique destiné à faciliter les démarches des personnes handicapées : la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH).
La définition du handicap est couverte par la loi sur l’égalité et dépend de la mesure dans laquelle l’effet du handicap est considéré comme « important ». Elle comprend des dispositions pour les personnes atteintes de dyslexie qui mettent en œuvre des stratégies d’adaptation, mais tient également compte des contextes et situations de travail dans lesquels ces stratégies ne peuvent être utilisées.
C’est la même chose aux États-Unis par exemple ou l’Americans with Disabilities Act (ADA) traite de la manière dont un handicap affecte l’individu, en particulier s’il interfère avec ses activités quotidiennes. La dyslexie est actuellement évaluée au cas par cas et la plupart des personnes dyslexiques sont considérées comme présentant une certaine déficience en matière d’apprentissage, de lecture et/ou d’écriture.
En 2008, l’ADA a été modifiée par le Congrès afin d’actualiser la définition du handicap après qu’elle ait été restreinte par plusieurs audiences de la Cour suprême. La nouvelle loi précise que la définition « doit être interprétée et appliquée de manière large sans analyse approfondie ».
En 2016, une règle supplémentaire est entrée en vigueur, comprenant des orientations détaillées pour les employeurs et les établissements d’enseignement sur la fourniture d’aménagements aux personnes handicapées. Elle stipule que les personnes handicapées ne doivent pas subir de nouveaux tests pour prouver leur dyslexie aux nouveaux employeurs et aux établissements d’enseignement, tout en augmentant le nombre et le type de tests pouvant être utilisés pour établir un diagnostic.
Qu’est-ce que la dyslexie ?
La dyslexie est une difficulté d’apprentissage spécifique qui a un impact sur les capacités de lecture et d’écriture. S’il faut retenir une chose, c’est que la dyslexie est un handicap et non une maladie. Il existe de nombreux types de dyslexie et aucune personne ne sera affectée de la même manière. Certaines personnes dyslexiques ont des difficultés à lire et à écrire, tandis que d’autres ont du mal à manipuler les chiffres. Elles peuvent également avoir des difficultés à planifier, à s’organiser et à se concentrer. Dans certains cas, la dyslexie peut coexister avec la dyspraxie, le trouble déficitaire de l’attention et la dysgraphie.
Des études ont montré que la dyslexie est fréquemment héréditaire et les estimations suggèrent qu’une personne sur dix est dyslexique, dont 40 % présentent une forme sévère. Quelle que soit la gravité des symptômes, avec un diagnostic précoce, une formation pour les parents d’enfants dys à la stratégie appropriée et des aménagements appropriés, chaque élève dyslexique peut réaliser son plein potentiel en classe.
Il est également important de se rappeler que la dyslexie n’est pas liée à l’intelligence et que de nombreuses personnes dyslexiques mènent ensuite des carrières très fructueuses. En fait, 50 % des employés de la NASA s’identifient comme étant dyslexiques. On rapporte même que les personnes qui reçoivent un diagnostic précoce disent qu’elles ne changeraient pas leur dyslexie si on leur en donnait le choix parce qu’elles la considèrent comme une source de créativité, de compétences en matière de résolution de problèmes et de détermination.
Comment travailler avec la dyslexie ?
Handicap ou difficulté ?
Le langage utilisé pour parler de la dyslexie peut avoir un impact sur la façon dont une personne perçoit sa propre dyslexie, ainsi que sur la réaction des camarades de classe, des collègues, des enseignants et des employeurs. Par exemple, le fait de qualifier la dyslexie de handicap implique qu’il s’agit d’une condition négative qui limite ou handicape un individu.
La dyslexie est simplement une autre façon dont le cerveau traite le langage, ce qui entraîne souvent des difficultés de décodage en lecture et de cartographie des lettres sonores en orthographe. C’est pourquoi de nombreuses personnes préfèrent le terme de différence d’apprentissage ou de différence d’apprentissage spécifique car il suggère que la dyslexie pose un défi d’alphabétisation qui peut être surmonté par rapport à une déficience permanente.
Travailler avec la dyslexie
La législation traite des aménagements qui devraient être faits par les employeurs pour que les employés handicapés ne soient pas désavantagés, en indiquant qu’ils doivent être « raisonnables ». Elle définit également la discrimination sur le lieu de travail comme le fait de ne pas offrir de possibilités de formation, de limiter la mobilité ascendante, de ne pas embaucher un candidat qualifié en premier lieu ou de licencier injustement un employé en raison d’un handicap.
La législation protège contre la discrimination à l’embauche et oblige les employeurs à considérer tous les candidats de la même manière. Il existe toutefois quelques réserves logiques, à savoir que vous devez être qualifié pour le poste et être capable d’accomplir les tâches de base de votre emploi avec ou sans accès à des aménagements.
Si des aménagements sont recommandés afin d’améliorer les performances professionnelles, ils doivent être payés par l’employeur, étant entendu que les coûts associés sont raisonnables et ne causent pas à l’employeur de graves difficultés économiques.
Faut-il déclarer sa dyslexie sur un CV ?
Il n’est pas obligatoire que les employés signalent leur dyslexie sur leur CV et, dans certains cas où les symptômes de dyslexie sont assez légers, l’employeur peut même ne pas être conscient du handicap. En fait, le taux de déclaration de la dyslexie sur les lieux de travail est assez faible et les employeurs privés paient rarement pour un diagnostique.
Obtenir un diagnostic et se faire soigner
Il est important d’identifier la dyslexie le plus tôt possible afin d’éviter qu’une personne ne souffre d’une faible estime de soi ou d’un manque de confiance en soi en raison d’un échec scolaire ou professionnel perçu. Il n’existe pas de solution unique pour le traitement de la dyslexie et les tests sont fait pour mesurer les performances dans les tâches de lecture, d’écriture et de calcul, ainsi que les compétences en matière de langage, de mémoire, de traitement visuel et cognitif.
En présence de dyslexie, les personnes doivent avoir accès à un système de soutien complet qui leur fournit des solutions basées sur des stratégies pour surmonter les difficultés uniques qu’elles rencontreront en lecture et en écriture, des aménagements qui facilitent l’exécution des tâches quotidiennes et beaucoup d’encouragement.
Comme les personnes dyslexiques doivent souvent travailler plus dur que leurs pairs pour obtenir les mêmes résultats, il est extrêmement important de les aider à rester motivées, même si cela implique de leur permettre de se déconnecter de temps en temps ou de prendre des pauses fréquentes pour effectuer une tâche.
Une autre approche de la motivation consiste à reconnaître les personnes qui ont réussi, y compris les célébrités, qui n’ont pas laissé leur dyslexie les freiner. Découvrez ce que certains acteurs, chanteurs, hommes d’affaires, athlètes et hommes politiques célèbres ont à dire sur la dyslexie. Vous souhaitez en savoir plus sur les stratégies de formation pour les dyslexiques ? Rendez-vous sur FranceDyslexia et jetez un œil à la formation pour parents d’enfants dys de SequoiaEducation.
Adaptations sur le lieu de travail pour les personnes dyslexiques
Logements sur le lieu de travail
Si vous êtes dyslexique, apporter de petits changements à votre façon de travailler peut accroître votre efficacité et améliorer votre productivité. Cela peut également réduire l’anxiété et la frustration au bureau, ce qui améliore les relations de travail et rend le lieu de travail plus agréable.
Les aménagements ne doivent pas nécessairement être coûteux. Dans certains cas, la création d’un bureau adapté aux besoins des personnes dyslexiques peut profiter à tous les employés, et pas seulement à ceux qui souffrent d’un handicap. Elle contribue également à promouvoir une culture de tolérance et d’acceptation et à mettre les employés qui souffrent d’un trouble d’apprentissage sur un pied d’égalité avec leurs collègues.
En tant que patron, essayez cette liste de conseils pour commencer :
Utilisez la messagerie vocale.
Bien que le courrier électronique soit le mode de communication privilégié entre les bureaux de nos jours, n’ayez pas peur de décrocher le téléphone et de passer un appel. La lecture peut être particulièrement éprouvante pour les employés dyslexiques à la fin d’une journée de travail chargée. En laissant un message vocal, vous pouvez être sûr que votre message sera reçu et entièrement traité.
Utilisez des appareils d’enregistrement
Pour les employés qui aiment prendre des notes pendant les réunions, utilisez un smartphone ou un appareil d’enregistrement portatif au lieu d’essayer de tout écrire. Cela vous évite de devoir enregistrer ce qui a été dit tout en restant attentif aux nouvelles informations. La lecture des enregistrements à la fin de la journée est également un excellent moyen de renforcer votre mémoire.
Recherchez des polices adaptées à la dyslexie.
Le fait d’avoir un handicap linguistique peut parfois entraîner des difficultés de traitement visuel, qui rendent plus difficile l’identification de lettres construites à partir des mêmes formes. Cependant, l’impression de signes et de notes à l’aide d’une police adaptée aux dyslexiques peut faciliter la communication entre les bureaux. Si vous n’aimez pas la police de caractères Open-Dyslexic, vous pouvez opter pour Arial ou toute autre police sans empattement.
Encouragez les membres du personnel ayant un handicap à personnaliser l’affichage de leur écran.
De nombreuses personnes atteintes de dyslexie ne sont pas conscientes des avantages qu’il y a à augmenter le contraste entre les couleurs de fond et le texte. Cela peut faciliter la lecture des courriels et est également important pour les personnes souffrant de troubles visuels. L’impression noir sur blanc peut être particulièrement problématique. Essayez plutôt d’utiliser une teinte blanc cassé sur votre page d’écran par défaut.
Fournissez des informations selon plusieurs modalités.
Lorsque vous fournissez de nouvelles tâches ou que vous précisez les détails d’un travail, répétez les instructions verbalement et fournissez un enregistrement écrit. Il s’agit d’une bonne pratique, que vous travailliez avec des employés handicapés ou non. Lorsque vous donnez des instructions, utilisez des signaux manuels pour différencier la gauche de la droite.
Utilisez un ordinateur pour les tâches d’écriture.
Les traitements de texte permettent d’accéder au correcteur orthographique et au formatage automatique, ce qui peut être très utile pour toute personne souffrant d’un trouble de l’apprentissage comme la dyslexie. Les ordinateurs vous permettent également d’utiliser un clavier pour taper au lieu d’écrire à la main.
Maîtrisez l’art de la dactylographie tactile.
Apprendre à taper peut conduire à une amélioration des compétences orthographiques et de la fluidité de l’écriture pour les personnes atteintes de dyslexie, car cela automatise la formation des lettres et utilise la mémoire musculaire des doigts pour enregistrer la forme écrite d’un mot.
Donnez accès à des programmes linguistiques.
Si un employé est confronté à un handicap linguistique, il existe de nombreux programmes d’auto-apprentissage qui peuvent l’aider à renforcer ses compétences linguistiques. Il est même possible de trouver des cours sur mesure qui renforcent le vocabulaire dans un domaine particulier.
Dactylographie tactile et dyslexie
On estime que 75% des personnes chez qui un diagnostic de dyslexie est posé présentent une forme de dyslexie phonologique qui interrompt leur capacité à séparer les mots en leurs composantes sonores. Cela rend l’orthographe difficile et interrompt également le décodage en lecture.
Il existe des programmes qui utilisent une approche phonétique multi-sensorielle pour aider les personnes souffrant d’un handicap linguistique à améliorer leurs compétences en orthographe, en lecture visuelle et en décodage tout en apprenant à toucher les caractères.
Ainsi, apprendre à taper à la machine vous rend également plus rapide et plus efficace au travail et peut même renforcer la confiance et l’estime de soi.